la loi n° 2022-217 du 21 février 2022, dite loi « 3ds » pour « différenciation, décentralisation, déconcentration », impose à toutes les communes de nommer l’intégralité de leurs rues et de numéroter l’ensemble de leurs bâtiments. jusque-là, seules les communes de plus de 2.000 habitants étaient tenues de le faire car elles devaient transmettre la liste de leurs voies à la dgfip (direction générale des finances publiques), conséquence directe de cette loi, l’apparition un peu partout de panneaux de rues, souvent hideux, plus rarement sobres, même au milieu des champs et des bois, sur lesquels s’affichent des noms de rues souvent bateaux, il-y-a ceux qui décrivent la structure organisationnelle d’un village français classique, grand rue, rue de l’église, rue de l’école, rue de la mairie, et puis le chemin machin, impasse bidule, j’ai vu une ruelle de la placette, j’ai même trouvé une route de la rue, ce sont aussi souvent des noms de plantes, mais sans racines, rue des hortensias, impasse des rosiers et chemin des bruyères, mon regret, c’est quand ces nouveaux panneaux de noms de rues viennent se substituer aux noms de hameaux, ces toponymes plein de poésie aux origines et aux orthographes souvent incertaines, seuls les panneaux de hameaux permettent d’en conserver l’orthographe, et même le souvenir, j’aurais aimé participer à la mission photographique de la datar de 1984 pour en collecter un maximum, même si j’aurais forcément été frustré de ne jamais pouvoir être exhaustif et de pas pouvoir archiver l’intégralité de tous ces toponymes